Vigne OGM
Des associations dénoncent une "manipulation" de l'INRA
par AFPil y a 23 ans2 min de lecture
PARIS, 30 janv (AFP) - Plusieurs associations ont réclamé jeudi un "véritable débat public" sur les essais en plein champ de vignes OGM, qualifiant de "manipulation" la consultation "pilote" de quatorze personnes organisée par l'Institut national de la recherche agronomique pour décider la reprise de ses essais de vigne OGM.
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L'INRA, qui avait suspendu en 1999 ses essais de vigne OGM en plein champ, a annoncé leur reprise la semaine dernière après la consultation d'un groupe de 14 experts et viticulteurs.
Nature et Progrès, la Confédération paysanne, Attac et la Fédération nationale de l'agriculture biologique, parmi d'autres, protestent dans un texte publié jeudi contre un "programme de manipulation de l'opinion".
Selon ces associations, l'INRA "substitue à la transparence d'un réel débat public le champ clos et confidentiel d'un groupe de travail auto-organisé".
Elles remarquent qu'"aucun opposant aux OGM" n'a été entendu. Selon elles, le groupe de travail a audité des experts de l'INRA avant de se prononcer à une large majorité en faveur des recherches OGM vigne. Deux personnes sont restées hostiles aux essais en plein champ.
Les essais de vignes OGM, conduits par l'INRA de Colmar, ont pour objectif de rendre les plants résistants à une maladie (court noué).
L'INRA a indiqué qu'elle envisageait d'étendre ce type de consultation à "d'autres décisions dans d'autres secteurs et d'autres innovations sur des sujets sensibles".
Pour leur part, les associations réclament un "véritable débat public" sur les OGM et les recherches en plein champ, dans la lignée du rapport remis par quatre "sages" au gouvernement en mars 2002 sur les essais.
Ces sages (les présidents de l'Office parlementaire des choix scientifiques Jean-Yves Le Déaut, du Comité national d'Ethique Didier Sicart, de la Commission française du développement durable Jacques Testart et du Conseil national de l'alimentation Christian Babusiaux) demandaient une conférence de citoyens et un débat parlementaire suivi d'une "loi fondatrice" sur les biotechnologies.
Ils recommandaient aussi de recentrer la recherche publique sur la connaissance des plantes et l'impact des OGM sur l'environnement (disséminations, apparitions de résistances...).